Quand l’homme devient objet de convoitise
J’ai tenu la gaule tout l’après-midi.
Songez comme j’étais joyeuse.
Je l’ai tenue bien en main, fermement,
Guettant les va-et-vient
du petit bouchon qui me servait de repère.
Ah, le poisson frais et frétillant dans ma main
Devenue poisseuse par chaque nouvelle prise ;
Somme toute, il suffit d’un bon appât.
Il faisait chaud car je n’étais pas beaucoup vêtue.
Parfois même j’avais les pieds nus.
Je tâchais de ne pas faire de bruit,
Quelques mouvements mesurés et quelques soupirs.
A peine. Et surtout pas de cris
Quand la gaule remontait prometteuse,
Porteuse à nouveau de la preuve de mon succès.
Il ne s’agissait pas d’effrayer les futures prises ;
C’était une après-midi d’été. Le soleil m’avait toute alanguie
Et j’en ai bien rougi depuis.
Si une partie de pêche avec moi vous tentait,
laissez-moi vous prendre en main…
Mag la grenouille