Je le déplie

Quand l’homme se fait origami

Je le déplie. Une fois. Un bras.
J’ouvre sa main, c’est ma première étoile,
Celle qui veille sur moi, se pose sur mes cheveux quand je m’endors.
Je le déplie, une deuxième fois. Son autre bras.
Sa main forme un poing,
Celui qu’il frappe sur son coeur pour la reconnaissance et la fidélité.
Ses yeux sont clos, il est sur le dos tandis que ses jambes
repliées ont basculé sur le côté.
Je le déplie à nouveau. Sa première jambe tendue lui sert d’appui.
C’est grâce à elle qu’il s’élance toujours plus avant,
C’est grâce à elle qu’il se sort des mauvais pas.
Je le déplie. Une quatrième fois. Sa deuxième jambe s’offre à moi,
Son appel à mon désir sous-jacent.
Il ne dort pas.
Comme à chaque fois, il attend ce lent déploiement de tous ses membres
Avant de les refermer sur moi comme un piège de douceur.
Cernée par ses baisers, je me laisse bercer.

Mag la grenouille