Astre gourmand

Quand l’homme devient gourmandise
et laisse des miettes partout sur le lit.

Jamais je n’avais trouvé viennoiserie plus fondante
que ce jeune homme-là. Il était le croissant que je déroulais
au fur et à mesure dans la largeur et dont je dégustais
petit à petit le coeur moelleux.

Le croissant, cet astre feuilleté que l’on déplie, au coeur blanc
et à la croûte dorée ; des deux extrémités plus craquantes
tombent des miettes grasses qu’il ne tient qu’à nous d’aspirer
délicatement au bout de nos doigts.

Faveur que l’on s’accorde parfois au lit le matin, trempé,
dégoulinant de thé ou de café ; gourmandise coquine
qui nous encourage à lézarder.

Je n’avais jamais goûté de jeune homme aussi craquant
que ce croissant-là et croyez-moi, foi de gourmande,
je ne le regrette pas.

Mag la grenouille