Ci-dessous le deuxième article de mon tout premier blog, hébergé à l’époque sur le site d’une amie, Miss Mopi, qui m’avait fait une petite place rien que pour nous.
Comme je suis une grande nostalgique – et que je ne jette jamais rien (pourtant je vous promets, je me soigne) – voici les quelques billets que j’ai rédigés entre octobre et décembre 2006.
Article du 18 10 2006
Les contractions de début de travail, jusque là, tout va bien. Vous pouvez lire.
Commençons par le commencement, ce vendredi 29 septembre 2006 aux alentours de 17 heures. Cela fait déjà un moment que je papote sur MSN avec des amies, comme d’habitude en fait, pas que je ne faisais que ça les derniers temps mais presque. Au bout de quelques minutes, de longues minutes en fait si on y pense, je me fais la réflexion suivante : ‘j’ai un mal de ventre qui me tient depuis un bon moment déjà, je me demande ce que c’est.’
Ca ne ressemble pas à ce qu’on m’a décrit des contractions, de plus, je suis assise, ça pourrait être simplement une bonne envie de ch…
Mais j’ai mon amie Morgane en ligne, qui a accouché au mois de mai de mon beau filleul, et à qui je demande conseil. Elle me pose des questions et m’encourage à prendre un bain, me concentrer sur mon ventre et voir si je peux comptabiliser des pics de douleur, ainsi que les minuter.
Bon, je m’exécute, pas évident, je n’arrive à rien, pour moi, j’ai juste mal au ventre, point final. Mais je vais quand même prendre le bain, là c’est plus clair, j’ai 9 à 10 minutes d’écarts entre mes « pics » de douleur, qui ne sont pas extrêmement douloureux à ce moment-là d’ailleurs, c’est pour cette raison qu’ils sont si difficiles à définir.
Pourquoi prendre un bain ? me direz-vous. Eh bien, s’il ne s’agit pas d’un début de travail prélude à l’accouchement, l’eau fait cesser les contractions. Or là, bien qu’espacées, elle ne cessent pas. Il est trop tôt pour partir, mais j’ai appelé Alain pour l’informer de ce que je faisais, lui dire que je le tenais au courant.
Une fois sortie du bain, je rappelle Morgane, je l’ai déjà appelée depuis le bain, pour lui demander encore conseil, et j’ai éteint MSN, prévenant de mon éventuelle longue absence. Je me suis allongée, relevée, tout ceci pendant un peu plus d’une heure, et comme les maux de ventre ne cessaient pas, vers 18h30, j’ai repris un bain, rappelé Alain pendant que l’eau coulait pour lui demander où il était, s’il sortait bientôt du travail.
Pour ma part, j’étais presque certaine que c’était bon, entre-temps, mes contractions s’étaient rapprochées, étaient à 7 minutes. Une fois dans le bain, elles étaient à 5 minutes, Alain est arrivé, a compté avec moi, je suis sortie du bain, me tenant le ventre comme s’il allait tomber (pfff…) et nous avons rassemblé nos affaires afin de faire route vers la maternité.
Nous sommes donc arrivés là-bas à 20 heures.
L’attente
Un peu plus douloureux déjà tout ça. Si vous êtes très sensibles, lisez autre chose.
Nous sommes donc accueillis par une sage-femme qui nous paraît sèche au premier abord, plus sèche que celle de la nuit de mercredi à jeudi.
Ah ben oui, j’ai eu une fausse alerte deux nuits plus tôt, mais il faut dire que je désirais accoucher et je me réveillais toutes les nuits en guettant une éventuelle perte des eaux, tellement je me sentais incapable de reconnaître les contractions quand elles arriveraient. C’est sûr, quand on passe son temps à vous dire que vous le saurez parce que la douleur sera semblable à celle ressentie pendant les règles mais que vous n’avez jamais mal pendant vos règles, vous vous demandez au bout d’un moment comment vous allez faire… Bref, passons.
Donc, ce vendredi soir, je chouine – oui oui, comme mon fils, d’ailleurs c’est sûrement à ce moment-là qu’il a appris le truc- je me tords, j’ai mal et j’ai chaud comme les fois où je suis malade avec de la fièvre et que seuls la selle et un bon vomissement me font passer.
Je vais aux toilettes plusieurs fois, je geins, je me plains comme une gamine et je me fais la réflexion qu’en effet, bizarrement, le mot qui nous vient à la bouche naturellement quand on a mal, c’est « maman ! ». Je me retiens donc, je suis à genoux, appuyée sur le lit, comme la sage-femme m’a montré, des fois que ça me soulagerait. Son ton est un peu moins sec mais quand même… Enfin, on a réfléchi Alain et moi depuis, et il me fallait ça pour me canaliser et m’empêcher de paniquer pour rien et de pleurer comme une enfant. D’ailleurs, je gémis toujours mais je ne pleure pas.
Bon, puis le travail ne fait que débuter, mon col n’est ouvert qu’à 2 doigts, autant dire : rien. La sage-femme me conduit donc dans ce qui sera ma chambre pour le reste du séjour, me dit qu’elle reviendra un peu plus tard et nous laisse seuls.
Je ne sais pas combien de temps cela a duré, j’ai passé mon temps à dire : « j’ai mal, aïe » suivi aussitôt de « non j’ai pas mal j’ai pas mal j’ai pas mal »… On avait mis de la musique entre-temps pour m’occuper un peu mais au bout d’un moment, j’ai dit à Alain de sonner pour que la sage-femme revienne.
Il faut savoir qu’au départ, j’aurai souhaiter accoucher sans médication aucune, je prends tellement rarement de médicaments, suis rarement malade, je me croyais assez forte, enfin peut-être. Mais bon, étant peu habituée à la douleur des règles, j’ai préféré l’abréger.
Quand la sage-femme est revenue, mon col était dilaté à 5 cm, la moitié du travail était fait, elle m’a demandé ce que je souhaitais faire ensuite, me proposant deux solutions qui n’incluaient pas la péridurale. Je me suis un peu inquiétée, me demandant et lui demandant par la même occasion s’il était trop tôt pour poser la péri. Elle a répondu que non, c’était tout à fait faisable et qu’elle allait y venir… Elle m’a demandé si je me sentais capable de marcher jusqu’à la salle d’accouchement, je lui ai dit que non. On m’a donc assise dans un fauteuil roulant, nous avons traversé un couloir qui m’a paru glacé en regard de la chambre où je venais de passer une bonne heure et demie et nous sommes arrivés dans la salle d’accouchement.
J’avais toujours aussi mal et l’impatience ne m’a pas aidé à avoir moins mal le temps que le docteur la pose. Mais une fois posée et ayant fait son effet…
Dans la salle d’accouchement
Je bénis celui qui a inventé la péridurale, il mérite le Prix Nobel. Là je n’ai plus mal : péridurale, poussées, et épisiotomie…
« Bon, moi je veux bien le raconter mais à part m’être dirigé vers la lumière au bout du tunnel… Je préfère que maman s’en charge, elle y était aussi et elle a tout vu, enfin presque. »
Nous y sommes donc, la péridurale fait son effet, il est environ 22h30, je flotte et demande à Alain de remettre la musique, nous chantons, enfin surtout moi, lui bouquine en attendant les contractions rapprochées et l’arrivée du bébé. Au programme : Anaïs, Alain Souchon…
Bon, le hic de la péridurale, pour moi, c’est que ça a ralenti les contractions qui m’avaient pourtant permis d’arriver en un temps raisonnable jusqu’à 5 cm. Vers 23h30, on devait être à 7 cm seulement. La sage-femme a donc du me donner un produit spécifique pour accélérer les contractions. Moi je m’en foutais, je n’avais plus mal de toute façon, je guettais juste le rythme cardiaque de mon bébé, et je chantais.
Au bout d’un moment donc, nous avons pu commencer l’expulsion à proprement parler, enfin quand je dis proprement… Vous comprendrez plus tard.
Pousser sans douleur, c’est le top, bon le hic, c’est que j’avais un peu de mal à sentir les contractions et définir leur pic pour commencer la poussée, mais la puéricultrice m’a bien aidée et Alain m’encourageait aussi de son côté. Au bout d’un certain temps cependant, la sage-femme est allée chercher le médecin accoucheur, un truc semblait clocher. Rien de grave ne vous inquiétez pas.
En fait, notre cher bambin, au lieu de regarder la terre comme il se doit pour sortir de mon gros ventre, s’était mis en tête de regarder le ciel. Résultat, les efforts des contractions et des poussées étaient peu efficaces car il remontait un peu trop entre chaque contraction au lieu de s’arrêter… Il a donc fallu utiliser des forceps pour l’accompagner sur deux contractions, après quoi le docteur a pratiqué une épisiotomie, dont je n’ai été informée qu’après coup, puisque je n’ai rien senti du tout quand il me l’a faite.
Le loulou est donc sorti, tête la première tout de même, à 1h35 ce samedi 30 septembre 2006 au matin, a poussé ses premiers cris, pleuré un bon moment, histoire de se faire les poumons et prouvé son amour filial d’une façon très personnelle – on n’oubliera pas de lui rappeler le jour de ses 18 ans pour lui mettre la honte devant tous les copains :p .
L’après accouchement, toujours en salle de naissance.
Là j’ai fait flipper la sage-femme et la puéricultrice visiblement. Si vous n’avez pas envie de lire, ce n’est pas grave.
Après que mon placenta soit sorti à son tour, la sage-femme a recousu mon épisiotomie et on m’a donné de quoi me nettoyer les mains.
Puis, lorsque la sage-femme et la puéricultrice m’ont retiré les étriers et que j’ai pu m’allonger sur le côté pour qu’elles aillent s’occuper du bébé, j’ai comme qui dirait eu une crise d’hypoglycémie. Je tremblais de partout, j’avais froid, bref, je n’étais vraiment pas bien, j’ai du redonner mon bébé aux deux femmes alors que je me préparais à lui donner sa première tétée – ça, ça m’a fait de la peine, d’être obligée de le repousser tellement je n’étais pas bien, moi qui avais tant envie de lui donner le sein.
Elles ont aussitôt passé le bébé à Alain pour s’occuper de moi, me couvrir, et je ne sais plus ce qu’elles ont fait d’autre. Ah si, elles m’ont donné un morceau de sucre mais je n’avais pas le droit de boire, pourtant qu’est-ce que j’avais soif. Dans ces cas-là, on aime les vaporisateurs d’eau même quand on est contre par principe.
Une fois que je me suis sentie un tout petit peu mieux, elles sont sorties avec le bébé pour lui faire les soins habituels et aller chercher la baignoire. Baignoire qu’il remplissait presque déjà, ce qui prouvait déjà, sans qu’on l’ait mesuré, qu’il était de bonne taille.
Ensuite, j’ai tenté de le mettre au sein une deuxième fois, mais là encore, toujours sur le côté gauche, je n’étais vraiment pas bien, et pendant qu’il cherchait à téter, sa pauvre mère a vomi dans une jolie barquette en carton – ça a sûrement un nom spécifique ces choses-là, vous savez le truc en forme de haricot, mais bon sur le moment, je n’ai pas pensé à demander comment ça s’appelait. Là encore, j’ai eu les boules, vraiment, pardonnez-moi l’expression, j’avais peur que Thibault ne veuille plus téter, comme s’il pouvait sentir que je le repoussais, bien malgré moi cependant. Je voulais pourtant l’allaiter et j’ai insisté pour qu’on le fasse, mais sur le côté droit, je me suis toujours sentie plus à l’aise sur le flanc droit, pendant toute ma grossesse, et c’est aussi le côté sur lequel j’ai dormi pendant des années, depuis que je suis toute petite en fait.
Et là, ouf, hourra, victoire, ça a marché, certes, il n’a pas tété bien longtemps, enfin c’est l’impression qu’il m’en reste, mais c’était super, on y était, mon bébé était contre moi et il tétait, à peine une heure après être né. Et ça aussi c’est quelque chose de fantastique.
Nous sommes restés un peu plus de deux heures dans la salle d’accouchement avant qu’on me ramène enfin dans ma chambre avec le loulou et papa. Papa qui était là tout le temps, qui m’a aidée à pousser en m’encourageant, qui a tenu son fils pendant que je n’étais pas bien et qui m’a couvert d’un tendre regard et de baisers ensuite.